jeudi 6 août 2009

Par-delà bien et mal - Nietzsche

Ce matin, à peine réveillée, enroulée dans un plaid et calée dans mon fauteuil, je profite de l'air frais qui, montant de la rue, me caresse le dos. Personne d'autre que moi à la maison, nulle odeur de café ou de pain grillé qui m'appellerait impatiemment en silence, aucune urgence à descendre dans la cuisine. Pourtant hors du lit, je me suis attardée dans notre chambre, à reprendre mon livre là où je l'avais laissé : [" ... la morale conçue comme science des rapports de domination dont procède le phénomène "vie" "]. Classe dirigeante et masse dirigée. Dans notre société, c'est ce qui est et ce qui a toujours été. La seule chose qui m'étonne est de trouver très en marge l'interrrogation sur la direction impulsée. Il y a près de 27 ans, Etienne m'écrivait "l'avenir de l'Homme m'inquiète en ce sens qu'il est de plus en plus con". En à peine plus d'un quart de siècle, la connerie collective a manifestement augmenté et l'aveuglement en proportion. Avec effroi, je vois de quelle matière l'élite économique tisse le bandeau qui couvre les yeux du plus grand nombre. Encore un jour perdu ... Encore un jour gagné ? Lovée dans le sursis et l'illusion, je continue ma lecture : ["Il est des cimes de l'âme d'où même la tragédie cesse d'être tragique ..."] .